La Chine connaît actuellement un mouvement de colère d'une ampleur quasi inédite contre les restrictions sanitaires mises en œuvre pour endiguer l'épidémie de Covid-19. Un défi de plus pour le tout-puissant Xi Jinping, déjà confronté à une grave crise immobilière, aux conséquences de la guerre commerciale avec les États-Unis et à une baisse de la natalité.
La dernière fois que la Chine a vu de telles manifestations, c'était en 1989, place Tian'anmen. Le week-end du 26-27 novembre, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies pour protester contre la politique anti-Covid, jugée responsable du décès de dix personnes dans un incendie survenu dans la province occidentale du Xinjiang. Les portes de l'immeuble sinistré auraient été cadenassées – c'est le cas dans de nombreuses villes du pays – empêchant les secours d'intervenir. Quelques jours plus tôt, le monde avait aussi vu la grande colère des ouvriers de la principale usine de fabrication d'iPhone du monde. Ils réclamaient, eux aussi, un allègement des restrictions sanitaires et le versement de primes impayées.