Confrontées à une crise sans précédent de la natalité, aggravée par les morts en Ukraine, les autorités russes ont choisi d'adopter une politique nataliste contraignante, voire liberticide, en interdisant toute information sur l'IVG voire sur la contraception, et en punissant d'amendes importantes ceux qui osent promouvoir la liberté de choix. Reportage sur celles qui osent résister à ce rouleau compresseur nataliste.
« Protège-moi aujourd’hui, et je pourrai te protéger demain », clament à chaque coin de rue en Russie les affiches, sur lesquelles la photo d'un bébé dans le ventre de la mère est juxtaposée sur celle d'un soldat, une kalachnikov à la main. « Il est tout à fait possible qu'aujourd'hui la guerre en Ukraine découle des interruptions artificielles des grossesses, est convaincu Alexander Iltyakov, député de la Douma, le Parlement russe, du parti présidentiel Russie unie. Imaginez, que soit tué un grand poète comme Pouchkine ? Ou le futur président de la Fédération russe… »
À LIRE AUSSI : Le Brésil en plein débat pour faire avancer son droit à l'avortement
« Le problème démographique est l'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés, assure le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que le nombre de naissances en Russie est revenu au niveau de 1945. Par conséquent, tout ce qui doit être fait pour augmenter le taux de natalité sera fait, et tout ce qui y fait obstacle doit, bien entendu, disparaître de nos vies. » Le pays, qui compte 145 millions d'habitants, pourrait n’en avoir plus que 120 en 2050, selon les projections des Nations Unies.