« Zéro Covid », immobilier, société de surveillance… le château de cartes de Xi Jinping vacille. Il y a bien sûr quelque chose d’étrange et de presque fascinant à voir le président chinois mener depuis deux ans une politique qui fragilise l’édifice qu’il a patiemment bâti. L'édito de Natacha Polony.
Déjà, certains médias occidentaux se mettent à rêver à un nouveau Tian’anmen. Les images de ces étudiants chinois chantant l’Internationale pour mieux réclamer la liberté face aux restrictions sanitaires leur semblent démentir celles d’un congrès du Parti communiste chinois (PCC), au mois d’octobre, venant au contraire confirmer le pouvoir brutal et solitaire de Xi Jinping. Encore faut-il se remémorer avec un minimum d’honnêteté comment les Occidentaux, principalement les Américains, ont soutenu et encouragé les étudiants de Tian’anmen avant de les lâcher en rase campagne face aux chars de la répression. C’est bien la raison pour laquelle il faut regarder ce qui se passe actuellement en Chine avec le plus grand intérêt, mais en se gardant de ce défaut des commentateurs occidentaux : l’art de prendre ses rêves pour des réalités.