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Ce lundi 26 février, des milliers d'agriculteurs espagnoles ont manifesté dans le centre de Madrid pour protester contre les difficultés du secteur.
Ce lundi 26 février, des milliers d'agriculteurs espagnoles ont manifesté dans le centre de Madrid pour protester contre les difficultés du secteur.
CHRISTOPHE SIMON/AFP

Contre la concurrence "déloyale", les agriculteurs espagnols bloquent la route qui relie leur pays à la France

En colère

Par Marianne avec AFP

Publié le

Ce mardi 27 février, l'autoroute reliant l'Espagne à la France par la Catalogne, au nord-est du pays, était coupée à la circulation raison d'une nouvelle mobilisation des agriculteurs espagnols contre les difficultés qui frappent leur secteur. La veille, des tracteurs avaient déjà bloqué le centre de Madrid, la capitale.

Coupée en deux. L'autoroute reliant l'Espagne à la France dans la région de Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, était bloquée, fermée à la circulation, ce mardi 27 février en raison d'une nouvelle mobilisation des agriculteurs espagnols contre les difficultés de leur secteur. Des dizaines d'agriculteurs étaient rassemblés avec leurs tracteurs sur l'AP7 où le trafic était donc coupé dans les deux sens au niveau de Pontos, dans la province de Gérone, à une quarantaine de kilomètres de la frontière.

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Afin d'éviter des kilomètres de bouchons, la préfecture des Pyrénées-Orientales, département français frontalier de l'Espagne, a décidé de bloquer mardi matin la circulation sur l'A9, qui est dans la continuité de l'AP7 côté français, « dans le sens Nord-Sud (...) au niveau de la grande barrière de péage du Boulou ». « Les poids lourds circulant dans le sens Nord-Sud seront stockés sur l'autoroute A9 à partir de Leucate et ce jusqu’au Boulou, sans possibilité de sortir de l'A9, dont toutes les sorties seront fermées dans ce même sens », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Mobilisés depuis le 1er février

D'autres routes étaient coupées par les agriculteurs côté espagnol, comme l'autoroute A2 qui relie Barcelone à Madrid. Cette mobilisation, à l'appel notamment du syndicat catalan Unió de Pagesos, entend dénoncer entre autres la concurrence jugée « déloyale des importations » venant de pays non-membres de l'Union européenne (UE) et une bureaucratie et des normes que les agriculteurs estiment trop lourdes.

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Les agriculteurs espagnols sont mobilisés de manière presque ininterrompue depuis le 1er février, notamment en bloquant des routes. Ce lundi 26 février, des milliers d'entre eux ont manifesté dans le centre de Madrid où ils sont de nouveau entrés en tracteur afin de protester contre les difficultés du secteur en Espagne. Dans un concert de klaxons et de cloches, des dizaines de tracteurs avaient atteint à la mi-journée le ministère de l'Agriculture devant lequel plusieurs milliers d'agriculteurs ont défilé avec des pancartes indiquant notamment « la campagne est dans l'abîme et le gouvernement s'en moque ».

Cette nouvelle mobilisation – après celle du mercredi 21 février où 500 tracteurs étaient entrés dans Madrid – intervenait alors que les ministres de l'Agriculture des Vingt-Sept étaient réunis à Bruxelles et que des centaines de tracteurs paralysaient la capitale européenne. À l'instar de leurs confrères européens, les agriculteurs espagnols protestent contre une concurrence qu'ils jugent déloyale de la part de pays hors de l'UE, qui ne sont donc pas soumis aux mêmes règles, et contre une bureaucratie et des normes qu'ils estiment trop lourdes.

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Ces derniers dénoncent aussi des prix d'achat trop bas de leur production dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) et un manque d'aides au secteur. Ils ont été reçus à plusieurs reprises depuis le début de leur mouvement par le ministre de l'Agriculture Luis Planas, qui s'est engagé notamment à défendre à Bruxelles une simplification de la PAC et à améliorer la loi espagnole sur la chaîne alimentaire pour empêcher que les agriculteurs ne vendent leurs produits à perte.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne