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Romain Bouvier (à gauche) et Loïk Le Priol (à droite) lors de leur procès pour violences aggravées le 1er juin 2022.
Romain Bouvier (à gauche) et Loïk Le Priol (à droite) lors de leur procès pour violences aggravées le 1er juin 2022.
Benoit PEYRUCQ / AFP

Ultra-droite : deux ans de prison ferme pour Loïk Le Priol, ancien du GUD

Info Marianne

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Jugés pour un tabassage entre amis, cinq anciens « gudards » d’extrême droite, parmi lesquels Loïk Le Priol et Romain Bouvier (également mis en examen pour l'assassinat du rugbyman Federico Aramburu), ont écopé de peines allant jusqu'à trois ans de prison ferme. Les faits remontaient à octobre 2015.

Loïk Le Priol et Romain Bouvier, les deux « gentlemen fascistes » soupçonnés d’avoir abattu en plein Paris le rugbyman argentin Federico Martin Aramburu , viennent d'être respectivement condamnés à deux et trois années de prison ferme, mercredi 29 juin, pour une vieille affaire. Le tribunal judiciaire de Paris les a reconnus coupables de violences volontaires en réunion, sous la menace d’une arme, avec préméditation à l'encontre d'un ancien leader d'ultradroite, Edouard Klein. Dans le détail Romain Bouvier écope de cinq ans de réclusion dont deux avec sursis. Loïk Le Priol, de quatre ans dont deux avec sursis. Un mandat de dépôt a été décerné. Les deux amis, déjà en détention provisoire dans le dossier Aramburu, sont repartis en en prison.

Les faits remontent bientôt sept ans. Vers 1 h du matin, la nuit du 8 au 9 octobre 2015, cinq jeunes membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat d’extrême droite ultraviolent réunissant des fanas de bagarres , s'immiscaient au domicile d’Édouard Klein, leur ancien chef. Ils lui infligeaient alors un rituel d’humiliation sadique. Logan Djian, patron de la bande, assène la première baffe. Mais Loïk Le Priol et Romain Bouvier, encore plus excités, jouent selon l'accusation un « rôle actif, prépondérant », finissant même par mener l'opération. Insulté, roué de coups, Klein est forcé de se dénuder puis de danser la Macarena devant un téléphone qui filme tout. Vingt minutes de torture.

« Comportement dysfonctionnel, sadique et odieux »

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Durant le procès qui s’est tenu le 1er juin dernier , Romain Bouvier, ancien étudiant en droit à Paris-Panthéon-Assas, a reconnu son « comportement dysfonctionnel, sadique et odieux » ce soir-là. Loïk Le Priol, ancien commando marine, s’est lui défaussé sur un « effet de groupe », son « traumatisme de guerre », en regrettant cette « hystérie collective ».

Les raisons de passage à tabac ? Les interrogatoires téléphones des cinq prévenus ne sont pas parvenus à dissiper le flou. L'un après l'autre à la barre, ils ont invoqué des motifs futiles, mis en cause des « paroles » qu'aurait prononcées Klein. D'autres ont accusé, peut-être par opportunisme, leur victime de violences à l'encontre de ses petites amies, des griefs que l’avocat de la partie civile, Leon Lef Forster, a dénoncés comme des « contre-vérités, absolument pas crédibles ».

Le meneur, Djian, a de son côté écopé de cinq ans de prison, dont trois assortis d'un sursis probatoire (ce qui revient à deux ans ferme). Les derniers complices, Kléber V. et Geoffrey L., sont condamnés respectivement trois ans de prison (dont deux sous bracelet électronique et un avec sursis) et deux ans avec sursis.

Après presque sept ans d'instruction et de délais d'audiencement, cette affaire traînait. Durant tout ce temps, Le Priol et Bouvier avaient interdiction de se voir. Et c’est en enfreignant cette mesure de contrôle judiciaire que les deux meilleurs amis ont croisé, une chaude nuit de mars dernier, la route de Federico Aramburu, sur le boulevard Saint-Germain, tué par balles après une altercation. Les deux militants d'ultra-droite sont mis en examen pour meurtre.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne