Leader français et européen des maisons de retraite, Orpea est en pleine tourmente. Maltraitances, gruge de l’État et des mutuelles… Emma* a dirigé plusieurs établissements, dans la filière Ehpad et dans la branche clinique. Pour « Marianne », elle révèle une incroyable série de dysfonctionnements.
Marianne : Combien de temps avez-vous travaillé pour le groupe Orpea ?
Emma :Je suis restée environ sept ans. J’ai dirigé plusieurs sites du groupe, dans la branche Clinea, qui gère des cliniques, mais aussi dans celle qui s’occupe des Ehpad. J’ai été de plus en plus mal à l’aise avec leur gestion et leurs façons de faire. Ce sont des machines à cash. Au détriment de l’État, des mutuelles, et souvent des patients…
Dans quelles conditions êtes-vous partie ?
J’ai été licenciée sous de faux prétextes parce que j’avais en réalité dénoncé certaines pratiques. Les prud’hommes m’ont donné entièrement raison, et Orpea n’a pas fait appel. Moi, je ne pouvais plus cautionner ce système déshumanisé et mercantile. L’autre chose difficile à vivre, c’était l’emprise de la DRH. En tant que directeur, nous subissions une pression un an avant les élections pour élaborer des stratagèmes afin de « recruter » pour le syndicat « maison » : Arc-en-Ciel. Le but étant d’écarter la CGT, la CFDT et FO…
Le livre les Fossoyeurs révèle le cas de l’Ehpad de Neuilly. Est-ce un cas isolé ?