Il ne s'agit pas ici de nier la gravité de la crise écologique. Mais « le jour du dépassement » justifie dans la sphère médiatique un discours rituel repris en boucle afin que tout un chacun soit persuadé qu’il a autant de responsabilité dans la crise écologique qu’un tanker effectuant des rotations régulières pour acheminer en Occident des jeans fabriqués dans des usines du Bangladesh.
Dans la catégorie des arnaques à succès médiatique, il faudrait accorder une palme d’or au prétendu « jour du dépassement » , qui est tombé le 28 juillet. À cette date, sur toutes les ondes, dans tous les journaux, là où on aime tant à mettre en garde contre les complotistes, on nous a annoncé que, sur la foi d’une étude scientifique incontestable, l’humanité avait dépassé ses capacités de renouvellement naturelles et que l’on commençait à vivre à crédit écologique. En vertu de quoi il faudrait que chacun batte sa coulpe, se regarde dans la glace, demande pardon à dame Nature et fasse au plus vite pénitence alimentaire pour tenter de limiter les dégâts environnementaux avant qu’il ne soit trop tard, puisque nous sommes tous coupables, riches et pauvres enfin réunis dans une infamie commune.