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Salman Rushdie raconte en ces termes son agression : « Ma première pensée lorsque j’ai vu cette forme meurtrière se précipiter vers moi fut : "c’est donc toi, te voilà." »
Salman Rushdie raconte en ces termes son agression : « Ma première pensée lorsque j’ai vu cette forme meurtrière se précipiter vers moi fut : "c’est donc toi, te voilà." »
Andres Kudacki/AP/SIPA

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"Une part enfouie en moi n'avait pas prévu de mourir…" : Salman Rushdie revient avec "Le Couteau"

Les mots qui tuent

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Écrivain majeur devenu symbole de la liberté d'expression, Salman Rushdie aurait pu s'écrire au passé après le 12 août 2022. Dans « Le Couteau », l'intellectuel américano-britannique revient sur sa tentative d'assassinat survenue trente-trois ans après la fatwa de l'ayatollah Khomeyni. Il y conte sa chair meurtrie, mais aussi le miracle de sa survie, une providence qu'il réfute, lui l'athée convaincu, fervent pourfendeur des dogmes religieux.

« Nous sommes différents, nous ne sommes plus ce que nous étions avant la calamité d'hier. » Signée du dramaturge irlandais Samuel Beckett, cette citation trône en ouverture du nouvel ouvrage de Salman Rushdie, Le Couteau (Gallimard), en librairie depuis ce 18 avril. Depuis 1989 et la fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeyni qui l'a condamné à mort, la vie de l'écrivain américano-britannique d'origine indienne a pris une curieuse direction.

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Affaibli physiquement et contesté par une partie du peuple iranien, l'artisan de la Révolution islamique de 1979 tente à l'époque un coup politique en se trouvant un nouveau bouc émissaire. Sa voix frêle enregistre alors sur une cassette cet appel au meurtre : « Au nom de Dieu tout-puissant, je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé Les Versets Sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'islam, au Prophète et au Coran, ainsi que ceux qui l'ont publié et connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils se trouvent. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne