Notre enquête, menée conjointement avec « L’Œil du 20 heures » de France 2 diffusé ce mercredi 29 mars, dévoile les dessous d’un mystérieux fonds gouvernemental lancé par Marlène Schiappa. Une des associations subventionnées, celle qui a décroché la plus grosse dotation, a parfois eu un intrigant usage des deniers publics…
C’est l’histoire d’une mort (celle de Samuel Paty ), d’une noble initiative lancée à sa suite (« promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes » auprès des plus jeunes), de beaucoup d’argent public pour y parvenir (un peu plus de 2 millions d’€) et d’un épais mystère. Mystère sur la manière dont il a été distribué et utilisé. Cette histoire, c’est celle du fonds Marianne (rien à voir avec notre journal), géré par un organisme d’État, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel . Nous l’évoquions déjà dans nos colonnes en juin 2022 . « Il y a un loup ! » nous confiait à l’époque un dirigeant associatif ayant candidaté, en vain, à ce fonds. Notre homme avait raison : « loup » il y a. Et peut-être même une petite meute…
Retour en arrière. Le 20 avril 2021, Marlène Schiappa , alors ministre déléguée à la Citoyenneté auprès de Gérald Darmanin , est l’invitée de BFMTV . En toute fin d’interview, elle évoque la création de ce fameux fonds visant à financer des associations pour mener le combat républicain « sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes en ligne ». Et de conclure que, « avec 2,5 millions d’€ on peut faire beaucoup de choses pour défendre les valeurs de la République ».