Grand amateur d’Histoire, le scénariste américain des séries « Oz », « Homicide » et « Borgia » plonge le détective Sam Spade dans la France des années 1960. À 72 ans, ce vétéran de la télé made in the USA continue de manier ironie ciselée, refus du sentimentalisme et questionnements religieux.
« Avec mon coscénariste, on se giflait mutuellement quand on écrivait quelque chose de trop sentimental. » Confortablement assis dans son salon du West Village de New York, Tom Fontana a les épaules qui tressautent de rire, et cela se voit même si nous devons nous contenter d’une brève rencontre par visioconférence. Du reste, la taille desdites épaules, qu’on devine sous son sweat violet lorsqu’elles s’agitent, donne modérément envie de gifler leur propriétaire.
Malgré ses 72 ans, le scénariste et producteur américain conserve une carrure raccord avec l’importance qu’il occupe au panthéon de la télé américaine, et les trois Emmy Awards que celle-ci lui a rapportés. Scénariste phare des séries « Hôpital St Elsewhere » et « Homicide », mentor de David Simon (la légendaire série « Sur écoute »), il est surtout le créateur de la saga carcérale « Oz » (1997-2003) dont les six saisons ont pavé la voie aux « Soprano » et à « Game of Thrones » en désignant clairement ce qu’il devenait alors possible de montrer sur le câble : langage cru, consommation de drogues, violence, nudité frontale, homosexualité, viol d’hommes, conflits ethniques et religieux… entre autres joyeusetés.