Le 6 décembre prochain, Steeve Briois, maire RN d'Hénin-Beaumont, sera jugé pour « complicité de provocation publique à la discrimination » aux côtés de Jean-François Jalkh et Sophie Montel, anciens cadres du parti, pour un « guide pratique de l'élu municipale RN » paru en 2014.
Selon nos informations, c’est le 6 décembre prochain que Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont et ancien vice-président du Rassemblement National, devra répondre devant la justice de « complicité de provocation publique à la discrimination » pour avoir préfacé un guide qui recommandait aux élus de son parti d'appliquer la « préférence nationale » en matière de logement.
Initialement placé sous le statut de témoin assisté dans ce dossier, Steeve Briois a été mis en examen en novembre dernier et renvoyé devant le tribunal judiciaire de Nanterre. Le directeur des publications du Front National de l’époque, Jean-François Jalkh, poursuivi pour « provocation à la discrimination », sera jugé le même jour aux côtés de Sophie Montel. Cette ex-eurodéputée, qui a depuis quitté le parti frontiste, comparaîtra pour complicité de ce même délit.
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L'affaire a débuté en 2014 par une plainte de l'association Maison des Potes contre les responsables de la publication du « Guide pratique de l'élu municipal Front national ». Dans ce document édité avant les municipales de la même année, le Front national, devenu Rassemblement national, exhortait ses futurs élus à réclamer, notamment, l'application de la « priorité nationale dans l'accès aux logements sociaux ». Le Parlement européen avait levé l'immunité de Jean-François Jalkh en novembre 2016, puis celles de Steeve Briois et Sophie Montel en octobre 2018.
Marine Le Pen assume
« De manière délirante, il est reproché à ce guide, dont je ne suis ni l'éditeur, ni l'auteur, de vanter les mérites de la préférence nationale », a réagi Steeve Briois avant d’ajouter que « sur le fond comme sur la forme, il n'y a évidemment aucune complicité ou d'incitation à la discrimination de ma part ».
L'annonce du renvoi de ces membres du RN devant la justice était intervenu en septembre 2021. A l'époque, Marine Le Pen avait réagi sur Twitter : « Ces poursuites sont honteuses. Je défendrai à nouveau cette position [la préférence nationale, ndlr] de bon sens pendant la présidentielle 2022. » Ce sera désormais devant la justice que le RN devra justifier son programme politique.