Dans son cinquième ouvrage paru aux « Éditions Autrement », la professeure de philosophie documente les dessous glaçants des expériences pratiquées en laboratoire sur des rongeurs, des singes et même des chiens. Et témoigne des difficultés rencontrées pour porter la cause animale… sans omettre les excès contre-productifs de certains activistes.
76 712. C'est le nombre d'animaux ayant subi des expériences en laboratoire, dans le même laps de temps (un peu plus de 3 heures et demie) qu'il faut pour parcourir les quelque 300 pages d'Animal Testing, paru début octobre aux Éditions Autrement. Dans son cinquième ouvrage – du même nom que l'association qu'elle a créée en 2016 –, la professeure de philosophie Audrey Jougla s'attaque une nouvelle fois à un système qu'elle dénonce déjà depuis plusieurs années : la vivisection, une pratique consistant à opérer ou disséquer des êtres vivants dans un but scientifique… mais pas seulement.
Grâce à des mois d'enquête de terrain, l'essayiste documente des procédés encore trop peu connus du grand public, souvent résumés à des « recherches médicales sur des souris » qui permettraient de « soigner des enfants malades » ou encore de confectionner des vaccins. Une « image rassurante » qui n'a, pourtant, pas grand-chose à voir avec la réalité. Cette réalité dans laquelle des tests sont effectués sur des rongeurs, certes, mais aussi sur des macaques ou des chats. Et avec des objectifs parfois bien éloignés du simple progrès médical, allant de l'élaboration de produits d'hygiène et d'entretien aux aliments transformés en passant par les parfums et même les encres de stylo.