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« Y a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir un chien », ironisait Coluche, qui adorait les animaux.
« Y a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir un chien », ironisait Coluche, qui adorait les animaux.
AFP / VALERIE MACON

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Sentiments et cours d'éducation : comment les chiens ont grand-remplacé les enfants

Toutoumania

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Adopter un compagnon à quatre pattes au lieu de faire un enfant ? Un choix qui séduit de plus en plus de Français et génère aussi des cartons en librairie. Conséquence : l’éducation canine singe de plus en plus celle des petits humains… avec les mêmes écueils.

« Y a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir un chien » ironisait Coluche, qui adorait les animaux. Hélène Gateau, elle, a « osé » intituler son livre Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant). Un ouvrage très sympathiquement salué par la presse. Une telle thématique « aurait pourtant été inimaginable il y a encore dix ans. Cette quadragénaire aurait été moquée, vilipendée. Or ce n’est pas le cas. Sans doute parce que c’est devenu un vrai sujet » estime Catherine Collignon, une éducatrice et comportementaliste canine renommée qui exerce depuis une trentaine d’années dans le Gers.

Qu’une femme aisée, vétérinaire et chroniqueuse sur France Télés fasse ce qu’elle veut de son argent, décide de ne pas avoir d’enfant et adopte un border terrier pourrait sembler anecdotique. Il n’y aurait pas grand-chose à en dire, si cela n’était qu’un choix individuel. Mais celui-ci traduit en réalité un phénomène de société sur fond de baisse de la natalité qui devrait alarmer les caisses de retraite. Selon un sondage Ifop de septembre 2022, 30 % des Françaises en âge de procréer déclaraient ne pas vouloir d’enfant. Une attitude à interroger alors que notre pays est tombé en dessous du taux de renouvellement des générations. Même le pape François y est allé de son couplet, en janvier 2022 : « Les chiens et les chats prennent la place des enfants. Ce déni de la paternité et de la maternité nous rabaisse, nous enlève notre humanité. » Un discours inaudible pour les dogmum ces propriétaires qui se sentent comme des mamans pour leur chien.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne