Puissants, voire hégémoniques, pendant un temps, ces courants politiques sont désormais plongés dans la marginalité. « Marianne » vous raconte leur chute et comment ils vivotent aujourd'hui. Théorisé par Proudhon en 1840, l’anarchisme a connu son apogée avec l’anarchosyndicalisme. Aujourd’hui, le mouvement compte peu de membres, mais peut se prévaloir de l’importance de sa pensée dans la culture politique contestataire.
« J’ai toujours été anarchiste, bien que je ne l’aie pas toujours su. » C’est ainsi que Gilles*, secrétaire général de la Fédération anarchiste, décrit son engagement libertaire. Par le passé, il a milité pour d’autres organisations de gauche, au sein desquelles certaines logiques d’appareil lui ont déplu. Au sein de la fédération, chaque décision est prise à l’unanimité, sans qu’aucun chef impose quoi que ce soit.
Cette dernière diffuse ses idées à travers des débats et des rencontres, son journal (le Monde libertaire), quelques librairies et sa maison d’édition. Ses membres participent par ailleurs à une flopée d’actions politiques, à l’image de la mobilisation contre les mégabassines à Melle (Deux-Sèvres) ce 19 juillet, où l’on a pu voir des drapeaux noirs au A cerclé. Une activité assez intense finalement, compte tenu de la faiblesse numérique de ses troupes : ils seraient 300 aujourd’hui au sein de cette fédération. Voilà qui ne contenterait pas Pierre Joseph Proudhon.