Marine Le Pen et le Rassemblement national sont plongés dans l’attente fébrile de la décision du tribunal. Après les réquisitions du parquet, le choix des magistrats mais également les décisions stratégiques du parti national-populiste auront des conséquences judiciaires et politiques.
1. La censure… et le chaos
Au début du procès, Marine Le Pen affirmait qu’il n’aurait « aucune incidence » sur son agenda politique. Les réquisitions du parquet ont changé la donne. Oubliée, la stratégie de « normalisation » consciencieusement mise en œuvre par le Rassemblement national depuis deux ans et demi ? Avec les réquisitions, et notamment les cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire réclamés à l’encontre de sa cheffe, le parti nationaliste a aussitôt réactivé la posture antisystème qui fut longtemps sa matrice. Marine Le Pen dénonce une « peine de mort politique » contre sa personne et une « atteinte très violente à la démocratie ». Des attaques contre les magistrats en totale opposition avec la façon dont elle s’est comportée à la barre devant les juges, jamais agressive.
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