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À 25 ans, "Marianne" est dans la force de l’âge...
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Natacha Polony : "Depuis 25 ans, 'Marianne' tire à boulets rouges sur la 'pensée unique' "

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Qui l’eût cru, Marianne a cette année un quart de siècle ! Le journal fondé par Jean-François Kahn en 1997 s’est installé dans le paysage médiatique et politique et creuse vaille que vaille son sillon. Il a imposé son originalité de ligne et de ton, ce caractère inclassable qui déroute tant les amateurs de petites cases et de grandes certitudes.

« Un quart de siècle, ça met du plomb dans la tête » disait Marilyn Monroe de sa voix d’ingénue dans Certains l’aiment chaud. Qui l’eût cru, Marianne a cette année un quart de siècle ! Le journal fondé par Jean-François Kahn en 1997 s’est installé dans le paysage médiatique et politique et creuse vaille que vaille son sillon. Il a imposé son originalité de ligne et de ton, ce caractère inclassable qui déroute tant les amateurs de petites cases et de grandes certitudes. Il tente de rester fidèle à sa vocation : « défourailler » de tous côtés, sans complaisance, dès que le bien commun est attaqué, le bon sens outragé ou les petits écrasés, mais saluer les bonnes initiatives, d’où qu’elles viennent, sans sectarisme, sans esprit de système. Ne jamais s’enfermer dans la défense d’un camp ou d’un groupe d’intérêts particuliers.

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On peut s’opposer farouchement au néolibéralisme et au centrisme autoritaire d’Emmanuel Macron tout en saluant sa position sur l’Ukraine et sa loi séparatisme, ou encore considérer que, à quelques nuances près, le « quoi qu’il en coûte » fut salutaire. On peut affirmer des points de convergence avec les aspirations écologiques et sociales de Jean-Luc Mélenchon ou sa critique des traités européens et dénoncer avec vigueur son clientélisme et ses revirements sur la laïcité ou, ce que certains soulignent dans son propre camp, son abandon de la France rurale, au motif qu’elle n’applaudit pas à l’immigration de masse. On peut combattre l’identitarisme et les conceptions maurrassiennes du Rassemblement national et constater que les autres camps lui ont abandonné nombre de sujets que les Français jugent essentiels, de la perpétuation de la Nation à la défense des invisibles, petits employés et indépendants. Bref, toujours décevoir ceux qui croient découvrir « pour qui roule » Marianne parce qu’ils ne peuvent pas imaginer qu’on puisse être désintéressé et défendre simplement des convictions.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne