Loin des clins d’œil communautaristes de LFI, communisme et socialisme municipal ont avant tout été synonymes de conquêtes sociales pour les habitants des périphéries métropolitaines. Mais, pour conserver certains fiefs banlieusards, PCF et PS n’ont pas lésiné sur les pratiques clientélistes les plus douteuses.
Banlieue rouge n’est pas qu’une chanson de Renaud, c’est aussi un mythe politique, décrit en ces termes par le romancier Didier Daeninckx dans son essai Municipales. Banlieue naufragée (Tracts Gallimard, 2020) : « Dans des dizaines de municipalités ouvrières, les écoles se mirent à sortir de terre tandis qu’on dotait les lotissements boueux de trottoirs, de réseaux d’assainissement, qu’on lançait d’ambitieux programmes de rénovation urbaine, qu’on créait des offices du sport ou de la culture, des “patronages laïques”, des cantines souvent gratuites, des centres de santé, des vestiaires pour habiller une enfance en lambeaux, des colonies de vacances pour élargir les horizons […]. Plus tard ce furent des théâtres, des cinémas d’art et d’essai, des médiathèques. »