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Dans son dernier essai, Régis Debray dresse un abécédaire aux allures de confessions.
Dans son dernier essai, Régis Debray dresse un abécédaire aux allures de confessions.
Fethi Belaid / AFP

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"Où de vivants piliers" : les confessions de Régis Debray dont "Marianne" publie des extraits

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Découvrez des extraits exclusifs d' « Où de vivants piliers », le dernier essai de Régis Debray. Un abécédaire aux allures de confessions, de promenade et d’anthologie, qui inaugure la nouvelle collection de Gallimard, « La part des autres », où les auteurs parleront des écrivains qui les ont marqués.

Son « Panthéon intérieur ». Ainsi Régis Debray conçoit-il Où de vivants piliers (Gallimard), son dernier ouvrage au titre inspiré des Fleurs du Mal : « La Nature est un temple où de vivants piliers/ Laissent parfois sortir de confuses paroles/ L’homme y passe à travers des forêts de symboles/ Qui l’observent avec des regards familiers. » Les vivants piliers de Régis Debray s’appellent Genevoix, Aragon, Cordier. Ces grandes figures qu'il a, pour certaines, côtoyées. Se raconter à travers ses références littéraires et politiques sera d'ailleurs le principe de la nouvelle collection de Gallimard que l'auteur du Pouvoir intellectuel en France inaugure ici : « La part des autres ». Selon l'idée qu'on devient écrivain en lisant, plus qu'en écrivant.

Ce procédé ne pouvait que convenir à Régis Debray, écrivain à la pudeur incorruptible, incapable de faire comme ces auteurs qui parviennent à rédiger convenablement leurs mémoires à la première personne, en exhibant leur bobine sur le bandeau de la couverture. « M’est venue l’envie d’élargir le sujet en me tournant vers ceux de mes aînés qui m’ont aidé à grandir », précise-t-il dans la courte introduction. Où de vivants piliers prend ainsi tour à tour des allures de confessions, de promenade et d’anthologie. Et vogue, sous forme d'abécédaire, d’un récit amusant du jour où l’ancien guévariste a rencontré Aragon, à des considérations sur le juste rangement d’une bibliothèque, en passant par une fine analyse de qui a rendu Céline « acceptable » aux yeux de notre époque. Son style : « Faire de la musique avec les mots, c’est toujours faire marcher les hommes, silence dans les rangs, avec un petit voyage émotif pour chacun. D’être adoré de tous, il serait aujourd’hui bien embêté, notre béni-non-non, lui qui aimait tant être détesté de tous. Il nous cracherait son mépris à la gueule mais son glaviot serait encore, pour vous et moi, comme une décoration. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne