Faute de parrainages, Christiane Taubira a jeté l'éponge dans la course à la présidentielle. Le clap de fin d'une aventure éphémère, marquée d'abord par les longues hésitations de la candidate puis par les désillusions successives.
La décision était devenue inévitable. Loin de la barre des 500 signatures, Christiane Taubira a dû jeter l’éponge dans la course à la présidentielle, le 2 mars dernier. Ce fut l’ultime étape d’une candidature tardive, durant laquelle se sont enchaînées les désillusions. Récit de cette campagne éphémère, des premières tractations à son clap de fin, en passant par la victoire à la Primaire populaire.
11 juillet : entrevue avec des militants
Une fois par an, en juillet, le charmant village de Couthures-sur-Garonne, perché le long du Lot, voit débarquer le gratin médiatique parisien. Journalistes, politiques (surtout de gauche), artistes, intellectuels s’y pressent pour le Festival international de Journalisme, créé en 2016. Pour l’édition 2021, la « guest star » du public était sans nul doute Christiane Taubira. Le samedi 10 juillet, pendant que l’ancienne ministre, fraîchement débarquée de l’avion, termine une sieste, les spectateurs l’attendent sagement devant l’estrade qui doit l’accueillir. Avant de l’applaudir avec enthousiasme à son arrivée.
Dans la foule se sont glissés des militants du Comité Taubira, lancé en juin 2020 pour pousser l’ex-garde des Sceaux à revenir en politique. Victoire : ils obtiennent une entrevue avec leur idole le dimanche soir et la pressent de se lancer dans l’aventure présidentielle. Mathilde Imer, organisatrice de la Primaire Populaire était également présente à cette rencontre. « Notre discours à nous c’était plus qu’elle pouvait jouer un rôle clé pour le rassemblement sans candidater à la présidentielle », explique aujourd'hui Samuel Grzybowski, fondateur de la Primaire populaire.
« Elle était très à l’écoute, raconte un participant de la réunion, mais on ne la sentait clairement pas partante pour une candidature. » Christiane Taubira ne ferme pour autant pas définitivement la porte.