Après avoir dirigé les Pays-Bas d’une main de fer durant treize ans, Mark Rutte est en position favorable pour devenir le prochain secrétaire général de l’Otan, ayant obtenu le soutien appuyé de plusieurs puissances dont celle, notable, des États-Unis. Faute de consensus entre les 31 États membres de l’Alliance transatlantique, l’actuel mandataire, Jens Stoltenberg, a été reconduit à son poste jusqu’à fin septembre.
Certains le soupçonnent d’avoir fait tomber la coalition gouvernementale néerlandaise pour satisfaire un calendrier personnel, orchestré en vue de prendre la succession de l’actuel secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. C’est dire la passion de « Teflon Mark » [surnommé ainsi en raison de sa longévité] pour le pragmatisme et l’ordre, le calcul politique aussi. En treize ans en tant que Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte a méthodiquement surmonté bien des événements. Libéral acharné, il a triomphé de quatre longues et douloureuses négociations de coalition avec les sociaux-démocrates comme avec l’extrême droite, refusé obstinément d'aider financièrement les pays du sud de l'Europe pendant la crise des dettes souveraines, quitte à se faire traiter de pingre. Il a encore mené la fronde des « États frugaux », ces pays ayant une faible disposition à mutualiser la dette et à laisser filer les dépenses publiques lors des négociations du plan de relance européen post-Covid, entre autres.