L'historien Arthur Chevallier publie « L'histoire à l'épreuve des émotions » (Cerf), où il livre une réflexion incisive sur l'état du monde intellectuel qu'il dit être en danger, face au phénomène de déconstruction dont il retrace la généalogie. Il y défend avec brio une certaine conception de l'identité européenne : l'autodérision à l'égard de sa propre puissance.
Dans son essai, L’histoire à l’épreuve des émotions (Cerf), Arthur Chevallier revisite l’histoire à travers les champs littéraire, philosophique, politique, dans lesquels se mêlent, depuis toujours, raison et émotions. Dans nos sociétés contemporaines, le recours à l’émotion, aux passions, à l’indignation, tend parfois à s’affranchir de la raison, ce que l’historien dénonce avec vigueur, donnant le primat aux faits et aux idées.
Son essai porte un regard percutant sur le monde des intellectuels, qu’il dit en danger, face au phénomène de déconstruction, dont il retrace la généalogie. C’est notamment après la Révolution française que le phénomène prend de l’ampleur, comme un contre-effet du culte autrefois voué à la raison. Les artistes, les intellectuels, recherchent alors davantage de mysticisme, d’inexplicable.
Les philosophes Nietzsche et Foucault ne sont pas en reste dans cette histoire. L’auteur fait du premier l’inventeur du conspirationnisme, et place le second dans son sillon. Ce phénomène de déconstruction ouvre néanmoins une brèche lumineuse, nous confrontant à notre propre humanité, en proie à la vulnérabilité.