Peu connu des médias, cet avocat de 61 ans est pourtant l'un des intimes de la candidate à la présidentielle du RN. En bonne posture pour l'emporter dans l'Oise, il opère sa mue en passant de conseiller de l'ombre à député de terrain.
Les campagnes législatives accouchent décidément des rencontres les plus inattendues. La scène se passe à l'entrée du château de Pierrefonds, majestueux édifice gothique sis à quelques encablures de la forêt de Compiègne. Frédéric-Pierre Vos est en campagne, sous l'étiquette du Rassemblement national. Il est interpellé par une touriste originaire de… Taïwan, en goguette dans l'Oise, qui mire son tract. La conversation s'engage. « You're far right ? » ( « Vous êtes d'extrême droite ? », N.D.L.R.), interroge-t-elle. « Far right is Hitler… I'm not Hitler », rigole Vos. Gai luron avide de contact plus que politicien rompu aux joutes électorales, il passera une heure à bavarder avec cette Asiatique qui ne lui rapportera pas une voix le 30 juin.
Cette campagne-éclair n'a pas si mal marché : au premier tour, l'avocat d'affaires a raflé 42,15 % des suffrages, loin devant le socialiste Bertrand Brassens (22,03 %) et surtout le député LR sortant, Pierre Vatin, éliminé (17,70 %). L'Assemblée nationale paraît tendre les bras à Frédéric-Pierre Vos, ce qui n'était pas gagné : investi le mardi 11 juin à minuit, il a dû mener les opérations au pas de charge pour constituer son équipe, imprimer tracts et professions de foi et faire valider ses comptes de campagne. L'immatriculation « 56 » de la voiture de son épouse – il passe une bonne partie de son temps dans son domicile du Morbihan –, qu'il utilise pour sillonner la 5e circonscription de l'Oise, trahit son statut de parachuté, même s'il possède quelques attaches dans la région.