Le 22 mars dernier, au Crocus City Hall de Moscou, le groupe terroriste État islamique au Khorassan (EI-K) commettait un attentat d'une grande ampleur, déjouant la surveillance des services de renseignement russes et tuant 139 personnes. Car depuis son démantèlement territorial en Afghanistan par une coalition incongrue composée des talibans, de l'ancien gouvernement afghan et des États-Unis, l'EI-K mène de violentes actions clandestines contre ses ennemis historiques.
Deux jours avant l'attentat en Russie, un kamikaze de Daech, acronyme arabe de l'État islamique, s'est fait exploser dans une file d’attente de combattants talibans attendant leurs salaires devant une banque, en Afghanistan. En fin d'année dernière, la commémoration de la mort du général iranien Qassem Soleimani a été frappée en Iran par un attentat-suicide revendiqué par le même groupe. Le chef iranien des Pasdarans, les Gardiens de la révolution, avait participé à la guerre contre l'État islamique d’Irak et au Levant (EIIL), infligeant de grosses défaites au groupe terroriste, notamment en Irak et en Syrie, appuyé par des milices chiites, la coalition internationale et… la Russie – en Syrie.
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L'EI-K, l'État islamique au Khorassan, mène donc une guerre contre ses ennemis naturels. La Russie, de par sa participation à la guerre en Syrie, visant à protéger le régime de Bachar al-Assad et à s'en prendre aux différentes oppositions et milices armées, en fait partie. Pourtant, à l'origine, la branche du Khorassan – du nom de la région au VIIe siècle – n'a pas de lien avec ses coreligionnaires de Syrie et d'Irak.