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François Molins : "Vous croyez que c'est simple, de poursuivre votre ministre de tutelle ?"

Entretien

Propos recueillis par et

Publié le

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Voix et visage de la justice en France durant les années d’attentats, le procureur François Molins sort ses mémoires, « Au nom du peuple français » (Flammarion, février 2024). « Marianne » l’a rencontré. Interview.

Marianne : Avec vos mémoires, on découvre une vie de justice et un tour de France des tribunaux : Montbrison, la Corse, Lyon, Paris, Carcassonne… Ça commence en 1977 lorsque vous rejoignez l'École nationale de la magistrature (ENM). La justice était, écrivez-vous, un « idéal ». Pourquoi avez-vous choisi d'être magistrat plutôt qu'avocat ? Vous avez cette drôle de phrase dans votre livre : être avocat revient à « transiger avec la vérité »…

François Molins : Je ne veux surtout pas dire que les avocats ne disent pas la vérité ! Mais le but premier de l'avocat n'est pas forcément de parvenir à la vérité : c'est de défendre son client. De montrer la vérité sous un jour qui n'est, peut-être, pas celui qui est habituellement le contenu du dossier judiciaire. Il consiste à éclairer sur autre chose pour mieux défendre. Moi, pourquoi j'ai été magistrat ? Ce n'est pas une vocation. C'est un choix raisonné. Je n'étais pas scientifique. J'ai un bac littéraire. Je me suis rendu compte que j'aimais le droit beaucoup, surtout le droit civil et le droit commercial, d'ailleurs. Le droit pénal n'était pas ma matière préférée. J'ai compris que c'est la justice qui m'attirait, donc une profession judiciaire.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne