En reportant les épreuves de spécialité du bac de mars à juin, Gabriel Attal coupe tout lien entre le lycée et l’admission dans l'enseignement supérieur. Au risque d’affaiblir, voire de tuer cet examen ?
À première vue, l’annonce d’Emmanuel Macron, confirmée par Gabriel Attal de reporter les « épreuves de spécialité » du bac de mars à juin est logique et saluée par la majorité des syndicats d’enseignants. À commencer par le Snes-FSU, principal syndicat de professeurs du secondaire. Très hostile, depuis le début à l’ensemble de la réforme engagée par Jean-Michel Blanquer, l’une des représentantes de l’organisation, Sophie Vénétitay y perçoit « une victoire politique ». Et salue un ministre « à l'écoute ».
C’était la première fois, cette année 2023, que le bac Blanquer nouvelle formule s’appliquait entièrement. Les lycéens ont passé leurs deux épreuves de spécialité en mars, ce qui a permis de prendre en compte ces notes dans Parcoursup, le logiciel d’admission dans l’enseignement supérieur. Le résultat n’aura pas été fantastique. La reconquête du mois de juin, promise par le gouvernement grâce à cette réforme, semble s’être transformée en débâcle, tant les élèves de terminale n’ont travaillé qu’en pointillé dès avril, à en croire divers témoignages émanant des établissements scolaires.