Docteur en langues et lettres, Luca Di Gregorio fait paraître une très sérieuse histoire de la connerie : « Médire des cons - histoire culturelle d'un snobisme populaire » (Cerf). Un essai érudit sur un terme pas aussi trivial qu'il n'y paraît.
Dans Médire des Cons - histoire culturelle d'un snobisme populaire (Cerf), Luca Di Gregorio, docteur en langues et lettres, livre une brillante enquête sur un terme profondément français. Qui révèle notre inconscient culturel et notre mentalité sociale. Un terme trivial, mais sur lequel, comme il le prouve, on peut dire des choses très sérieuses.
Marianne : Les cons, c'est une nébuleuse éditoriale qui fonctionne ?
Luca Di Gregorio : Le marché du livre est en effet un bon indicateur de l’importance acquise par le thème de la connerie dans notre imaginaire social. Depuis une vingtaine d’années, les parutions diverses s’enchaînent, si bien que le mot « con » permettrait, à lui seul, d’étiqueter plusieurs rayonnages de librairie : on trouve d’abord les guides de survie empruntant les codes du développement personnel (exemples : Travailler avec des cons, Dîner avec des cons chez « J’ai lu », ou 150 idées pour se débarrasser des cons, chez First).