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Offrir un smartphone à son enfant, c’est l’exposer, entre autres choses, à un risque de diminution des performances scolaires, d’affaissement des capacités de concentration, d’altération du sommeil et d’accès aux contenus les plus problématiques, notamment pornographiques et d’hyperviolence, explique Michel Desmurget.
Offrir un smartphone à son enfant, c’est l’exposer, entre autres choses, à un risque de diminution des performances scolaires, d’affaissement des capacités de concentration, d’altération du sommeil et d’accès aux contenus les plus problématiques, notamment pornographiques et d’hyperviolence, explique Michel Desmurget.
Hans Lucas via AFP

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Dangers des écrans : "L’Éducation nationale fait le nécessaire pour masquer le problème"

Entretien

Propos recueillis par

Publié le

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Avant la rentrée, « Marianne » fait le point sur les « bonnes pratiques » en termes d’usage des écrans. Entretien avec Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm et auteur de « La Fabrique du crétin digital » (Seuil, 2019).

Marianne : Après les grandes vacances, voici la rentrée. Question provocatrice : les parents doivent-ils en profiter pour mettre au placard les écrans de leurs enfants ?

Michel Desmurget : Il est intéressant et signifiant que vous jugiez cette question « provocatrice ». En quoi l’est-elle ? On parle d’un produit dont l’effet négatif sur la réussite académique est aujourd’hui démontré par des dizaines d’études convergentes. Plus nos progénitures consomment de contenus audiovisuels (télé, Netflix, YouTube, etc.), plus ils jouent aux jeux vidéo, plus ils passent de temps sur les réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, TikTok, etc.) et plus leurs performances scolaires chutent. C’est vrai quel que soit l’âge, depuis la maternelle jusqu’à l’université.

Dans ce contexte, les parents seraient en effet bien avisés de mettre les écrans récréatifs au placard et à défaut, si cela leur semble impossible, de réduire autant que faire se peut les temps d’usage. Cette règle du « le moins le mieux » constitue d’ailleurs, comme l’ont établi plusieurs études sociologiques récentes, une pratique caractéristique des familles scolairement les plus efficientes. À ce sujet, aucune recherche n’a montré d’impact négatif (social, émotionnel ou cognitif) chez les enfants et adolescents exempts d'exposition numérique récréative.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne