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"Grand remplacement" : ce concept né à l'extrême droite qui gagne du terrain
Forgée par l’écrivain Renaud Camus, cette expression, qui a été l’un des thèmes de campagne d’Éric Zemmour, conquiert de plus en plus de Français.
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"Grand remplacement" : ce concept né à l'extrême droite qui gagne du terrain

Série d'été - Du concept au poncif (5/6)

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« Fracture sociale », « archipélisation » ou « France périphérique », ces notions forgées par des intellectuels devaient décrire une réalité nouvelle. Malheureusement, elles ont échappé à leurs créateurs pour devenir des lieux communs, repris par des hommes politiques qui ne les comprennent pas toujours.

Forgée par l’écrivain Renaud Camus, cette expression, qui a été l’un des thèmes de campagne d’Éric Zemmour, conquiert de plus en plus de Français. Ce phénomène inquiète une gauche qui perçoit le concept comme raciste et favorisant les actes violents.

« Dans dix ans, serons-nous encore la septième puissance du monde ? […] Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au grand remplacement. » En deux mots, en apparence anodins, prononcés lors de son meeting du dimanche 13 février, Valérie Pécresse a créé une vive polémique, notamment au sein de son propre parti. Si, dès le lendemain, la candidate malheureuse LR a tenté, maladroitement, d’expliquer qu’elle ne validait aucunement la théorie du « grand remplacement », cette anecdote illustre la manière dont l’expression, forgée par l’écrivain Renaud Camus, s’est largement imposée dans le débat public. Souvent diabolisé, parfois caricaturé, le slogan, apparu en 2010 dans l’ouvrage Abécédaire de l’in-nocence, puis repris l’année suivante dans le Grand Remplacement est devenu, au fil du temps, le poncif le plus efficace d’extrême droite.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne