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François Braun, un nouveau ministre de la Santé au remède très libéral
François Braun, nouveau ministre de la Santé.
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François Braun, un nouveau ministre de la Santé au remède très libéral

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Le patron du premier syndicat d’urgentistes de France remplace Brigitte Bourguignon au ministère de la Santé. Il va donc pouvoir appliquer ses propres solutions à la crise qui secoue l’hôpital, après avoir délivré les préconisations d’une mission flash dont il était en charge. Sa vision libérale de l’hôpital compte des adeptes mais aussi de nombreux détracteurs.

Ce portrait a été publié le 26 juin et réactualisé ce 4 juillet 2022.

Faute de soignants et de lits, l’hôpital est submergé. Et les urgences, porte d’entrée des patients dans les services, n’échappent pas au naufrage. Parmi les 620 services que compte le pays, au moins 120 ont fermé partiellement. Le mal touche toutes les régions, les petits centres hospitaliers comme les gros. En réponse, le président Emmanuel Macron a annoncé fin mai la mise en place d’une « mission flash », censée durer un mois, pour faire « un bilan des difficultés rencontrées par les services d'urgences » et pour « dès cet été apporter des réponses très fortes pour consolider nos urgences dans cette période ».

Une mission confiée à François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et chef de pôle du service des urgences du CHR (Centre hospitalier régional) de Metz-Thionville (Moselle). « Le traitement est dans sa grande globalité connu disait-il devant le Sénat le 7 juin dernier. L'objectif est de rédiger l’ordonnance et de s’assurer que les médicaments sont bien donnés. »

Néanmoins, sa nomination n'a pas fait pas l'unanimité dans le monde hospitalier, tant sa vision de l’hôpital, plutôt libérale, est décriée tandis que son service dans l’est de la France dysfonctionne. Certains médecins contactés par Marianne vont même jusqu’à qualifier sa nomination de « dramatique ». Nommé ce 4 juillet à la tête du ministère de la Santé, François Braun doit donc s'attendre à trouver des obstacles sur sa route.

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Depuis le CHR de Metz-Thionville, Patricia Schneider, la représentante du syndicat Sud-Santé-Sociaux, le dit sans ambages : « Les urgences ici sont en piteux état. Je vois mal comment il va gérer des solutions à l’échelle nationale alors qu’au niveau local, il ne s’en sort pas. » Chef du pôle urgences depuis le début des années 2010, François Braun est décrit par ses collègues comme quelqu’un d’absent, « occupé par les affaires nationales ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne