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Bruxelles porte un préjudice fatal à une filière avicole en difficulté, tandis que Paris refuse d’activer la clause de sauvegarde.
Bruxelles porte un préjudice fatal à une filière avicole en difficulté, tandis que Paris refuse d’activer la clause de sauvegarde.
Fred Tanneau / AFP

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Poulet ukrainien : la Commission européenne poignarde la volaille française... et Paris laisse faire

Scandaleux

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En exonérant de droits de douane les importations de gallinacés industriels en provenance d’Ukraine, Bruxelles porte un préjudice fatal à une filière avicole en difficulté, tandis que Paris refuse d’activer la clause de sauvegarde.

S’il en est un qui peut se dresser sur ses ergots et crier kokoriko en cette fin d’été 2023, c’est Yuriy Kosiuk, l’oligarque ukrainien propriétaire du groupe MHP, qui produit chaque année des millions de tonnes de volailles de batterie issues des plus grands élevages industriels aujourd’hui connus. À la tête d’une fortune estimée à 1,5 milliard de dollars par le magazine Forbes, grâce à laquelle il s’est fait construire près de Karkhiv un palais inspiré du château de Versailles, vole en Airbus privé et possède un yacht monumental, cet homme d’affaires fut d’abord directeur de cabinet adjoint chargé des opérations militaires de Petro Porochenko, le président issu du mouvement Maïdan, en 2014, avant d’élargir son rayon d’action aux échanges internationaux pour intégrer finalement la garde rapprochée de Volodymyr Zelensky depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier. Pourquoi Yuriy Kosiuk se porte-t-il si bien ? Pour la simple raison qu’au moment où le conflit entre la Russie et l’Ukraine le mettait en grave difficulté du fait de l’arrêt des échanges commerciaux entre les deux pays, la Commission de Bruxelles décidait d’ouvrir le marché européen aux volailles industrielles de MHP avec exemption totale de droits de douane.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne