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Procès requis contre Dupond-Moretti, mis en examen pour prise illégale d'intérêts
Éric Dupont-Moretti est soupçonné de prise illégale d'intérêts.
JEANNE ACCORSINI / SIPA

Procès requis contre Dupond-Moretti, mis en examen pour prise illégale d'intérêts

Un ministre de(vant) la Justice ?

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Le ministre de la Justice est soupçonné d'avoir usé de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats. Le ministère public demande son renvoi devant la Cour de Justice de la République.

Le ministère public annonce ce mardi 10 mai avoir requis le renvoi devant la Cour d'Éric Dupond-Moretti pour prise illégale d'intérêts. Une première pour un ministre de la Justice. Dans un communiqué, le parquet estime qu'il existe « des charges suffisantes contre ce dernier d’avoir commis ces faits ». L'enquête a été clôturée le 15 avril dernier. Les juges de la commission d'instruction vont désormais devoir trancher : renvoyer le ministre devant la Cour de Justice de la République ou prononcer un non-lieu.

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L'ancien avocat et actuel garde des Sceaux est soupçonné d'avoir profité de sa fonction Place Vendôme. Il aurait demandé des enquêtes administratives sur quatre magistrats pour régler ses comptes : trois magistrats du Parquet national financier et un ancien juge d'instruction. Les premiers ont fait l'objet d'une enquête pour avoir fait éplucher les factures téléphoniques, les « fadettes », de l'ancien avocat. L'ancien juge d'instruction Édouard Levrault aurait, lui, fait l'objet de poursuites administratives pour avoir mis en examen un de ses clients. Éric Dupond-Moretti avait dénoncé des méthodes de « cow-boy ».

Un ministre de la Justice mis en examen

Éric Dupond-Moretti est mis en examen pour prise illégale d'intérêts depuis le 16 juillet 2021. L'ouverture d'une information judiciaire avait fait suite à une plainte de deux syndicats de magistrats : l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature. Le garde des Sceaux s'était défendu en indiquant « suivre les recommandations » de son administration.

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Une autre plainte de l'USM, également pour « prise illégale d'intérêts », a été classée sans suite le 2 mai dernier. Le garde des Sceaux avait menacé de poursuivre le syndicat pour « dénonciation calomnieuse », pointant du doigt une « pure opération de communication politique dirigée contre l'exécutif ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne