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Patrick Buisson, mort d’un vaincu
Patrick Buisson.
Miguel Medina / AFP

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Patrick Buisson, mort d’un vaincu

Leroy à bloc

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La mort de Patrick Buisson, c’est la mort de la France des vaincus. Ceux qui n’ont jamais digéré la Révolution Française, la Commune, le Front Populaire, les luttes anticolonialistes de l’après-guerre, Mai 68, -celui des étudiants comme celui des ouvriers-, le libéralisme avancé de Giscard et sa loi sur l’avortement en 75, le socialisme en 1981 qui, même s’il n’a duré que deux ans, a profondément changé la société.

Cet attachement aux causes perdues de Patrick Buisson avait quelque chose de romantique tant qu’il n’évoluait pas dans les sphères du pouvoir. On aurait pu l’imaginer dans Le Cabinet des Antiques de Balzac ou Le Chevalier des Touches de Barbey d’Aurevilly, brillant causeur mélancolique de l’aristocratie légitimiste exténuée dans les salons de sous-préfectures endormies où il aurait ressuscité, par la seule magie du verbe les exploits de la chouannerie. Qu’il soit mort à l’âge de 74 ans, en Vendée, est d’ailleurs en soi tout un symbole.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne