Le soir du 5 mai 1992, Philippe Séguin monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer un discours resté dans les annales parlementaires. Pendant plus de deux heures, le leader de l’aile souverainiste du RPR dénonce le traité de Maastricht et annonce ses funestes conséquences. Morceaux choisis.
« Je voudrais croire que nous sommes tous d’accord au moins sur un point :l’exceptionnelle importance, l’importance fondamentale du choix auquel nous sommes confrontés. »
Philippe Séguin pressent une bascule historique, un point de non-retour dans l’orientation que prend la construction européenne. Il réclame dans son discours « que la parole soit donnée au peuple » et finira par obtenir un référendum, que François Mitterrand annoncera un mois plus tard.
« On demande donc au Parlement, qui n’en a pas le droit, rien de moins que d’abandonner sa compétence législative aux organes communautaires. »
Dans les domaines qui relèvent totalement ou partiellement de la compétence de l’UE, comme l’agriculture, l’énergie, l’environnement, la politique commerciale ou, bien sûr, les règles de concurrence, le Parlement français est surtout devenu une chambre d’enregistrement qui a vocation à transposer en droit français les directives européennes.