Accueil

Monde Europe
"Russophobes", les Ukrainiens ? Poutinophobes surtout !
Pas russophobe mais “poutinophobe”. En témoigne le succès d’innombrables affiches qui fustigent, en ukrainien, le maître du Kremlin. Ci-contre, à Kiev, en 2019.
Vasily Fedosenko / REUTERS

Article abonné

"Russophobes", les Ukrainiens ? Poutinophobes surtout !

Mauvaise langue ?

Par , envoyée spéciale

Publié le

Je m'abonne pour 1€

Vladimir Poutine en a fait un de ses outils de propagande pour justifier l’invasion de l’Ukraine. Pourtant, pas de trace du moindre « génocide » des russophones. On peut même parler russe et ne pas être pas franchement poutinophile. Explications.

Au premier jour de l’invasion militaire russe de l’Ukraine, le 24 février, l’offensive a déferlé au sud jusque sur la petite île de Zmiinyi (île aux Serpents), située au large de la ville portuaire d’Odessa. Un vaisseau de guerre russe s’est approché du confetti rocheux de 16 ha, sommant par radio les Ukrainiens présents de se livrer. « Ici le navire de guerre russe. Rendez-vous […] Sinon, nous attaquerons. Bien reçu ? » Dans l’enregistrement audio, on entend distinctement les soldats réagir : « C’est fini. On les envoie se faire foutre ? » s’interroge sobrement une voix masculine. « À tout hasard… », lui répond une voix féminine. L’officier monte alors le volume, et lance : « Navire de guerre russe, va te faire foutre ! » Les 13 gardes-frontières ont finalement été arrêtés par la marine russe, et non tués comme l’avait affirmé le gouvernement ukrainien. Bientôt devenu viral dans le monde entier, l’échange a eu lieu en russe. Depuis, en forme de défi, une multitude de blagues circulent sur les réseaux sociaux, reprenant la formule des « héros de Zmiinyi ». Tels les panneaux de signalisation, qui enverraient les envahisseurs « se faire foutre, tout droit, à gauche, et de retour en Russie ». Toujours en russe, bien entendu… Plus d’une dizaine de séquences, filmées sur des téléphones portables, montrent par ailleurs des Ukrainiens, dont certains s’affirment citoyens russes, interpellant violemment des soldats envahisseurs, plutôt gênés, pour leur dire qu’ils n’ont rien à faire là. Toujours en russe.

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne