En plein été, saison des corps heureux, la frustration et la haine ont encore frappé. L’heure est à la censure dans une société française qui a mis historiquement la femme au cœur de l’espace public. Réveillons-nous !
Il y a eu le harcèlement et les insultes subies par les jeunes archéologues du chantier de Saint-Denis au motif qu’elles travaillaient en débardeur. Puis est tombée une information de La Dépêche du Midi : Anissa, 19 ans, aurait été mutilée à Toulouse pour sa tenue. Ce qui a suscité une avalanche de réactions. En réalité, la tenue vestimentaire de la victime ne constituait pas « l’élément déterminant d’une agression aux mobiles confus » selon le communiqué du procureur de la République. Mais c’était un des éléments du cocktail. Un élément parfaitement crédible. Et pour cause : l’heure est en effet à la censure des corps et à la violence contre celles qui veulent simplement marcher librement dans l’espace public et aimer à leur guise. En juin, le procès du bourreau de Shaïna Hansye, brûlée en 2019 à Creil, a rappelé la douloureuse condition des filles d’Ève dans des quartiers où resurgissent tabous et archaïsmes.