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Législatives : candidat décrié, Taha Bouhafs jette finalement l’éponge
Le journaliste et militant Taha Bouhafs avait été investi par la France Insoumise à Vénissieux (Rhône).
JULIEN DE ROSA / STR / AFP

Législatives : candidat décrié, Taha Bouhafs jette finalement l’éponge

Fin de parcours

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Le candidat Taha Bouhafs a annoncé son retrait de la course aux législatives, dans le Rhône. Son investiture sous la bannière de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale avait suscité la polémique, entre parachutage et condamnation pour injure publique.

Il a annoncé son retrait dans la nuit, même si le mot n'est pas écrit. Taha Bouhafs, pourtant investi par La France Insoumise (LFI) dans le cadre de la nouvelle union de la gauche en vue des législatives a laissé entendre qu’il renonçait à se présenter en raison « d’attaques sans précédent ». « Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus » a écrit le journaliste et militant dans un communiqué publié sur Twitter ce mardi 10 mai.

Le candidat, qui devait porter les couleurs de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale dans la 14e circonscription du Rhône a indiqué être la cible « tous les jours » d’une « nouvelle calomnie, d'une nouvelle insulte, d'une nouvelle menace de mort » ou « d'une nouvelle accusation ». « J'ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer. J'aurais aimé tenir bon, j'aurais aimé vous rendre fiers, vous tous qui, comme moi, “ne sont rien” », a-t-il déploré. « J'ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant. J'espère que cette déclaration ne vous fera pas baisser les bras », a ajouté Taha Bouhafs.

Candidature dissidente

Un retrait, confirmé ce matin par le député Insoumis Alexis Corbières qui a exprimé son regret face à la nouvelle. « C’est un grand constat d’échec, je prends acte de sa décision et je la respecte (...). Ce qu’on veut faire, c’est que l’Assemblée nationale soit à l’image du peuple. Taha Bouhafs était l’exemple de ces milieux sociaux, loin de la politique, et qui s’engagent et qui ne sont pas toujours parfaits. Vous êtes parfait vous ? Moi non. Ça me fait de la peine », a expliqué le député de Seine-Saint-Denis sur France 2.

Jean-Luc Mélenchon y est aussi allé de son tweet, dénonçant : « Une meute s'est acharnée contre lui. À 25 ans c'est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire. »

Mais tout le monde n'est pas sur cette ligne, y compris à gauche. La veille, le secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), Fabien Roussel, a demandé aux Insoumis de « revoir » la candidature du militant à Vénissieux (Rhône) pour « créer les conditions de gagner » dans cette circonscription. Parmi les points d'accroche : une brouille avec le PCF local qui a dénoncé le parachutage du militant Isérois, et engendré la candidature dissidente de la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard.

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Aussi, la condamnation de Taha Bouhafs à 1 500 euros d’amende notamment pour injure publique pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d'« Arabe de service » – dont il a fait appel – continue de faire des vagues : l’ex-candidat communiste à la présidentielle a déploré « que La France insoumise puisse présenter quelqu'un sous ses couleurs qui a été condamné en première instance pour injures raciales » a aussi affirmé Fabien Roussel sur France 2. De même, ses méthodes sur les réseaux sociaux, ses tweets au vitriol par exemple contre Charlie Hebdo ou sa proximité avec le CCIF lui valent aussi d'être très décrié.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne