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"La France peut redevenir un grand pays humaniste à condition d’avoir des grands serviteurs de l’État et des chefs politiques capables de porter cette espérance pour nos concitoyens, seuls propriétaires de ce bien commun qu’est la justice. Il appartient donc au politique de rendre possible ce qui est nécessaire."
"La France peut redevenir un grand pays humaniste à condition d’avoir des grands serviteurs de l’État et des chefs politiques capables de porter cette espérance pour nos concitoyens, seuls propriétaires de ce bien commun qu’est la justice. Il appartient donc au politique de rendre possible ce qui est nécessaire."
© PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MAXP

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Béatrice Brugère : "Idéologie, clochardisation, organisation : les maux de la justice française sont nombreux"

Entretien

Propos recueillis par

Publié le

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Dans « Justice : la colère qui monte : Plaidoyer pour une refondation complète » (Observatoire), la magistrate Béatrice Brugère ausculte les causes profondes du malaise de la justice, et expose des pistes pour espérer.

Marianne : Vous êtes l'auteure de Justice : la colère qui monte. De qui provient cette colère ? Des Français contre la justice ? Des magistrats eux-mêmes ?

Béatrice Brugère : Le sentiment de colère me semble être largement partagé de toute part. Ce qui est assez nouveau comme phénomène : c’est à la fois la colère des citoyens, des acteurs de terrain, avocats, greffiers et magistrats, services pénitentiaires mais également des partenaires de la justice comme les services de police qui ont manifesté à plusieurs reprises sur la complexité de la procédure ou le laxisme des réponses pénales.

Cette colère est visible et même bruyante parfois. Les sondages ne cessent de mettre en avant un déficit grave de confiance dans l'action de la justice jugée trop lente, parfois partiale mais surtout peu efficace notamment sur l’exécution des peines et la délinquance des mineurs ou en matière d’affaires familiales. Les victimes se plaignent également d’être maltraitées, peu entendues et parfois abandonnées. D’ailleurs nous avons eu une grève très importante des avocats pendant les chantiers de la justice avec Nicole Belloubet.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne