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Raphaël Kempf
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Carole Lozano

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Raphaël Kempf : "On utilise la police et la justice pour réprimer les opposants politiques"

Ils ne pensent pas (forcément) comme nous

Propos recueillis par

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La justice réprime-t-elle trop sévèrement les opposants politiques depuis quelques années ? C'est la thèse défendue par l'avocat Raphaël Kempf dans son dernier ouvrage « Violences judiciaires » (La Découverte).

Loi travail, gilets jaunes… Depuis maintenant près de dix ans, la question de la répression des manifestations voit batailler militants politiques, associations de défense des droits de l'homme et avocats d'un côté, syndicats policiers et ministres de l'Intérieur de l'autre. Dans ces débats électriques, la nuance n'est pas toujours de mise. Quand les premiers minorent parfois la violence des casseurs, voire la justifient au nom de la « lutte politique », les seconds peuvent oublier l'ardente préoccupation des libertés publiques au motif que les manifestants ne « seraient pas du même camp » qu'eux. Soucieux de donner la parole aux voix divergentes, dont les points de vue défendus ne correspondent pas nécessairement aux positions majoritairement représentées dans nos articles, Marianne s'est entretenu avec l'avocat Raphaël Kempf. Ses interventions médiatiques, ses écrits et son travail de pénaliste le placent régulièrement en défense des manifestants. Nouvel exemple avec son dernier ouvrage : Violences judiciaires aux éditions La Découverte.

Marianne : Quelle est la genèse de ce livre ?

Raphaël Kempf : Ce livre résulte d'une nécessité de dire et d'analyser ce que je vois dans les salles d'audience et les commissariats. La violence judiciaire, c'est la violence de la justice qui s'exerce sur le corps des individus : à travers la garde à vue, le déferrement (le fait d'être enfermé dans les geôles du palais de justice après sa garde à vue), la prison, le contrôle judiciaire avec interdiction de manifester ou de rencontrer des personnes et donc de participer à l'action politique…

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne