Au gré des événements, les différentes familles de gauche hésitent entre vision occidentaliste, humanisme teinté de tiers-mondisme et réalisme plus ou moins tempéré. Comment s’y retrouver ?
La scène a lieu sur le plateau de l’émission « C dans l’air », le 30 janvier. Anne Hidalgo passe sur le gril des questions géopolitiques : « Si Vladimir Poutine attaque, on ne fait rien ? » La candidate socialiste sourit, puis décontenance ses interlocuteurs en tentant d’ironiser : « S’il attaque quoi… Paris, la France ? » La présence des troupes russes à la frontière ukrainienne avait visiblement échappé à la maire de Paris. L’anecdote n’est pas un cas isolé : en matière de relations internationales, la plupart des figures de gauche oscillent entre impréparation et postures déconnectées de la réalité. Ainsi, le communiste Fabien Roussel s’est pris les pieds dans le tapis en déclarant que « Taïwan appartient à la Chine » et l’écologiste Yannick Jadot a décidé de manifester devant l’ambassade de Russie après l’invasion de l’Ukraine. Une manœuvre de militant pacifiste, pas de potentiel chef de l’État.