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La grande enquête de "Marianne" : déserts médicaux, plongée dans la fracture sanitaire
Au total, environ 20 millions de Français sont donc touchés aujourd’hui. « En 2012, la proportion de population concernée était de moins de 8 % »
Fabrice Picard pour Marianne

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La grande enquête de "Marianne" : déserts médicaux, plongée dans la fracture sanitaire

Un scandale français

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Pour la deuxième année d’affilée, « Marianne » publie une vaste enquête sur la disponibilité des cabinets médicaux, menée dans 316 préfectures et sous-préfectures. Nouveauté : notre méthode exhaustive révèle la masse des praticiens n’acceptant pas de nouveau patient. Et éclaire avec encore plus d’acuité les écarts béants entre territoires.

Les territoires oubliés le seront-ils encore longtemps ? Depuis notre premier dossier sur les déserts médicaux, publié il y a un an, l’enjeu semble s’être frayé une (petite) place dans le débat public. « Il y a une prise de conscience, chez les parlementaires comme au sommet de l’État », estime le député PS Guillaume Garot, qui porte cette cause de longue date. La question était d’ailleurs présente dans l’intégralité des programmes des candidats à la présidentielle. Pour autant, elle ne s’est guère imposée sous le feu des projecteurs : « Cela a été très peu évoqué dans les débats regrette l’élu socialiste, qui a été reconduit en juin dans sa circonscription de Mayenne. En revanche, c’était très présent dans la campagne locale des élections législatives : sur le terrain, les candidats étaient souvent sollicités sur le sujet. » Signe que cette préoccupation imprègne davantage l’esprit de nos concitoyens que les échanges sur les plateaux de télé.

Qu’à cela ne tienne : puisque ce fossé reste à combler, Marianne remet le couvert. Pour la deuxième année d’affilée, nous avons mené, avec le concours du site Le Guide Santé, une vaste enquête sur la disponibilité des cabinets médicaux, dans 316 préfectures et sous-préfectures de France. Par rapport à l’édition précédente, notre méthode a d’ailleurs été nettement perfectionnée : pour chaque commune, nous avons cette fois contacté l’intégralité des médecins généralistes présents, des dentistes ainsi que tous les praticiens de cinq spécialités différentes (ophtalmologistes, gynécologues, pédiatres, dermatologues et psychiatres). Au total, notre prestataire a contacté quelque 44 600 cabinets afin de solliciter un rendez-vous, en se présentant comme un nouveau patient et sans préciser de motif particulier. Ce dernier point représente une limite de notre méthode : celle-ci ne reflète pas les conditions offertes aux patients déjà connus de leur praticien, ou à ceux qui sollicitent une consultation en urgence.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne