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Ukraine : bombardée, Kharkiv a déjà connu cinq batailles... entre 1941 et 1944
« L’occupation de la ville est un martyre effroyable », souligne Yann Mahé. Le 13 mars 1943, la Leibstandarte SS Adolf Hitler investit un hôpital et y massacre les 700 blessés, tandis que la population urbaine, divisée par trois, subit le pillage de ses maigres ressources, sur fond de meurtres et de viols.
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Ukraine : bombardée, Kharkiv a déjà connu cinq batailles... entre 1941 et 1944

Histoire

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Épicentre de cinq batailles, tantôt occupée par les troupes nazies, tantôt reprise par l’Armée rouge, la grande cité industrielle de Kharkov fut la ville la plus disputée de la Seconde Guerre mondiale. Un statut que reflète mal une mémoire enfouie.

Le 20 octobre 1941, alors que l’invasion de l’URSS par les troupes hitlériennes ralentit face à l’opiniâtre résistance de l’Armée rouge, deux divisions nazies s’apprêtent à conquérir Kharkov, deuxième ville d’Ukraine et cinquième cité de l’Union soviétique. Situé à 800 km des frontières du Reich et à 30 km du sol russe, ce centre de recherche est aussi un nœud ferroviaire stratégique, doublé d’un pôle militaro-industriel majeur. L’ensemble est desservi par un bon réseau routier et par trois aéroports dotés de pistes en dur – des infrastructures rares et fort utiles quand vient la raspoutitsa cette boue succédant au dégel qui rend impraticables les routes en terre.

« Prendre Kharkov, c’est achever la mainmise sur l’Ukraine », analyse l’historien Nicolas Bernard (1), qui précise : « Au sud, l’industrie lourde du Donbass et la Crimée, ainsi que les gisements pétrolifères du Caucase, une des cibles de l’opération “Barbarossa”, se trouvent à portée de main. » Logique, donc, que Hitler en ait fait « un objectif plus important que Moscou », convaincu, disait-il, que « la capture de cette région aura pour conséquence l’effondrement certain de toute l’économie de l’ennemi ». Le calvaire recommence donc pour les 900 000 habitants de cette ancienne capitale de l’Ukraine soviétique, déjà occupée par l’armée du Kaiser en 1918 puis au cœur d’affrontements entre nationalistes et Armée rouge.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne