Derrière ses provocations et ses décisions radicales, Donald Trump suit une logique simple et brutale : l’Amérique est pillée, il veut la sauver. Trois remèdes choc, un goût prononcé pour les rapports de force, et une idée fixe : renverser la table pour négocier. Quitte à faire vaciller l’économie mondiale, analyse Frédéric Taddeï, directeur du magazine « Marianne ».
Le président des États-Unis n’est pas aussi déroutant ou imprévisible qu’on le dit. Il a sa logique. Pour s’en pénétrer, il suffit de jouer à être Donald Trump. C’est d’autant plus facile que l’ancien homme d’affaires ne dissimule pas ses pensées, il en est fier, et qu’il n’est pas le menteur qu’on imagine : il croit vraiment ce qu’il dit.
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Son diagnostic n’a pas changé depuis sa campagne de 2016 : l’Amérique a beau rester la première puissance mondiale, elle est sur le déclin, sa souveraineté est menacée. Pourquoi ? Au moins trois raisons. Le déficit annuel du commerce extérieur dépasse les 1000 milliards de dollars. Au profit de qui ? De la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, des pays européens, du Canada, du Mexique... Et puis, la dette publique atteignant 36 000 milliards, la charge de la dette coûte 1000 milliards par an aux contribuables. Une bonne partie de cette somme va directement dans la poche de créanciers extérieurs, qu’ils soient chinois, japonais, européens, canadiens, saoudiens ou émiratis...