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Depuis le début février, le président du comité d'organisation des JO de Paris 2024, Tony Estanguet, est visé par une enquête sur sa rémunération.
Depuis le début février, le président du comité d'organisation des JO de Paris 2024, Tony Estanguet, est visé par une enquête sur sa rémunération.
J.E.E/SIPA

"J'ai envie qu'on ne gâche pas la fête" : Tony Estanguet souhaite une "trêve sociale" pendant les JO de Paris

Le toupet

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Le président du comité d'organisation des jeux Olympiques (JO) de Paris, Tony Estanguet, a déclaré ce mercredi 28 février souhaiter « une trêve » sociale pendant les JO, qui auront lieu le 26 juillet au 11 août, alors que certains syndicats et responsables politiques agitent la menace de grèves dans plusieurs secteurs.

Il a osé. Ce mercredi 28 février le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, Tony Estanguet, était interviewé dans l'émission Télématin de France 2. Et le sportif a déclaré qu'il voulait… « une trêve » sociale pendant les JO, qui se tiendront du 26 juillet au 11 août, alors que certains syndicats et responsables politiques agitent la menace de grèves dans plusieurs secteurs.

Dans le détail, à la question de savoir s'il souhaitait une trêve sociale, Tony Estanguet a répondu : « Oui, moi je la souhaite, j’ai envie qu'on accueille le monde dans les plus belles conditions et qu'on ne gâche pas la fête ». Et d'ajouter : « Je souhaite qu'on puisse trouver des solutions aux uns et aux autres qui vont travailler sur les sujets, on a bien conscience qu’il y a des contraintes à l'organisation des Jeux. »

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Cette menace de conflit social venant perturber le bon déroulement des JO a notamment été brandie par la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot à la mi-février. Elle a en effet encouragé les Français à faire grève avant et pendant les Jeux olympiques contre un gouvernement « qui n'entend que le rapport de force ».

Dans le viseur de la justice

« Je ne suis pas complètement surpris. C'est une tribune incroyable, les Jeux olympiques », a estimé Tony Estanguet au sujet de ce conseil. Des négociations ont été engagées depuis plusieurs mois dans différents secteurs pour parer à un conflit social dans la police, les transports et l'hôpital afin de compenser les congés reportés et les heures supplémentaires de l'été. Une prime allant jusqu'à 1 900 euros, a par exemple été annoncée le 30 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour les policiers et gendarmes travaillant en Île-de-France. Mais la question n'est pas totalement réglée dans les autres secteurs, et la menace persiste.

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À la RATP, la CGT, premier syndicat du transporteur public parisien, a notamment déposé le 5 février un préavis de grève jusqu'à la fin des Jeux paralympiques, qui s'achèveront le 8 septembre. « On ne peut pas accueillir le monde avec une telle ambition sans avoir aucune nuisance », a reconnu Tony Estanguet. « Globalement, les gens ont envie, jouent le jeu, vont s'organiser pour que cette fête soit belle et on espère qu'elle le sera jusqu'au bout », a expliqué le triple champion olympique.

Cette intervention survient alors que Tony Estanguet est dans le viseur de la justice depuis début février : le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête contre lui, concernant les conditions de sa rémunération a priori trop élevée en tant que président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris (COJOP). Selon les chiffres communiqués par le COJOP, le sportif aurait perçu une rémunération annuelle de 270 000 euros brut jusqu’en 2020.

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Celle-ci était ensuite susceptible d’évoluer dans une limite de 20 %, en fonction de certains critères de performance, avait expliqué le COJOP en 2018. Or, ce comité, qui est une association de loi 1901, a une obligation, selon la loi, de plafonner les rémunérations de ses dirigeants à des chiffres légèrement inférieurs. Selon un article du Canard enchaîné publié en octobre, l'ancien sportif aurait donc créé une société qui facture des « prestations non commerciales » au COJOP, qu'il dirige. De quoi s'interroger sur le contrôle de « la réalité et la qualité des prestations » effectuées par la société de Tony Estanguet, poursuivait le journal satyrique…

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne