Ce mardi 28 février, c'est tour de la chambre haute de s’emparer de la réforme des retraites… et de poser ses conditions au gouvernement. Car, en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée, l’exécutif doit aller chercher des compromis au Palais du Luxembourg, très satisfait de son nouveau rôle d’arbitre sous ce quinquennat.
Quand Gérard Larcher est invité à dîner à l’Élysée, il ne savoure pas seulement la finesse des plats concoctés par les prestigieuses cuisines présidentielles. Il goûte aussi cette douce texture du bicamérisme, qui lui permet de tenir la dragée haute à Emmanuel Macron . C’était le cas, le 13 février, quand le chef de l’État a reçu le président du Sénat. Entre les deux hommes, le passif est lourd depuis cette tempête de l’été 2018, quand les sénateurs ont multiplié les auditions sur l’affaire Benalla , avant de faire capoter le projet macronien de révision constitutionnelle. Mais, pour son second quinquennat, le président a bien été obligé de se remettre à table avec Larcher, quitte à avaler des couleuvres. Les élections législatives de 2022 l’ayant privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, il faut aller chercher des compromis dans l’autre chambre.