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Affaire Adrien Quatennens : Mélenchon, Rousseau, Panot… 3 nuances de réactions au sein de la Nupes
Adrien Quatennens, député LFI-Nupes du Nord lors de la Fête de l'Humanité, le 9 septembre 2022.
MPP/SIPA

Affaire Adrien Quatennens : Mélenchon, Rousseau, Panot… 3 nuances de réactions au sein de la Nupes

Mettre à sa sauce

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Si le leader de la France Insoumise a apporté son soutien à Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir giflé sa compagne, la députée EELV Sandrine Rousseau l’a quant à elle appelé à se mettre « en retrait de toute parole publique ». Florilège des réactions diverses et variées au sein de la gauche.

L’affaire qui secoue le député Insoumis du Nord commence à faire couler beaucoup d’encre. Adrien Quatennens a annoncé ce dimanche 18 septembre se mettre « en retrait de sa fonction de coordinateur » de la France Insoumise reconnaissant avoir giflé son épouse, ce qui a abouti au dépôt par cette dernière d'une main courante, révélée cette semaine par Le Canard enchaîné.

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Dans un long communiqué publié sur Twitter, cette figure de la jeune garde de LFI a détaillé les « disputes » parfois violentes avec son épouse, reconnaissant aussi lui avoir « donné une gifle », « dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle ». Alors que LFI s'est retrouvée cette année prise en étau sur la gestion difficile des cas d'Éric Coquerel et Taha Bouhafs, pour leur part accusés de violences sexuelles, ces explications ont donné lieu à une série de réactions très différentes et parfois évolutives depuis dimanche au sein de la Nupes.

Tollé puis rétropédalage de Mélenchon

Le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, s’est par exemple illustré dans un premier temps en apportant dans un tweet son soutien à Adrien Quatennens, éreintant « la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux » qui « se sont invités dans le divorce conflictuel d’Adrien et Céline Quatennens », en faisant notamment fuiter l'existence d'une main courante. « Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection », a-t-il insisté.

Une sortie qui a suscité un tollé à gauche, qualifiée notamment « d’un autre monde » par la sénatrice écologiste Mélanie Vogel ou encore de « lamentable » par Luc Broussy, président du conseil national du PS. Face aux réactions provoquées par ses écrits, Jean-Luc Mélenchon a ensuite affirmé dans un second temps que son « affection pour lui [Adrien Quatennens] ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline (...). Mais je le dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas » a-t-il complété sur le réseau social.

Panot s’oppose à Rousseau

En réaction à la mise en retrait de ce dernier de la France insoumise, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, a pour sa part sobrement commenté une décision « juste et inévitable », affirmant que « notre mouvement est celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mes pensées vont à toutes les femmes qui aspirent à leur liberté ». De son côté, la députée EELV Sandrine Rousseau a appelé Adrien Quatennens à aller plus loin et à se mettre carrément « en retrait de toute parole publique », y compris à l'Assemblée, disant attendre des « sanctions » de la part de LFI. Une position pas franchement partagée par la cheffe de file des Insoumis au Palais-Bourbon, Mathilde Panot.

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« Il a pris une décision courageuse », a temporisé cette dernière, appelant à laisser « un peu le temps de nous organiser, de discuter entre nous » a-t-elle répondu. Devenu député en 2017, réélu aisément en 2022, Adrien Quatennens voit-il à 32 ans son avenir hypothéqué par cette affaire ? « Non », assure la députée du Val-de-Marne, car à LFI « nous ne pensons pas qu'un homme, même s'il a commis à un moment un acte de violence, est un homme qui est violent à vie ». De là à prendre la suite de Jean-Luc Mélenchon, dont il était un des héritiers putatifs pour la tête du mouvement ? « Je pense que c'est compromis en tout cas », estime Sandrine Rousseau.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne