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"Urgences fermées" : le ministre de la Santé François Braun prononce le mot "qui fait peur"
François Braun, ministre de la Santé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 12 juillet 2022.
Sebastien Muylaert/MAXPPP

"Urgences fermées" : le ministre de la Santé François Braun prononce le mot "qui fait peur"

Face à la réalité

Par , avec AFP

Publié le

Le ministre de la Santé François Braun a reconnu hier mercredi 10 août que plusieurs services d’urgence sont actuellement fermés en France. Il s’était pourtant refusé à évoquer une telle situation jusqu’à encore une semaine, dans un contexte d'inquiétudes sur la capacité des hôpitaux à traverser l'été.

Il aura fallu attendre une semaine pour que le ministre de la Santé le reconnaisse. François Braun a finalement admis ce mercredi 10 août que oui, plusieurs services d’urgence sont actuellement fermés en France, dans un contexte d'inquiétudes sur la capacité des hôpitaux à traverser l'été. « En termes de fermetures, c'est-à-dire un service d'urgences qui n'accueillerait plus personne, il y en avait quatre avant le mois de juillet, il y en a huit aujourd'hui », a-t-il déclaré sur l’antenne de RTL.

Ces propos marquent un changement de discours du ministre qui réfutait jusqu’ici toute fermeture d'urgences. En déplacement au CHU de Nantes le 3 août dernier, pour parler des mesures mises en place par le gouvernement pour faire face à la crise des hôpitaux publics, le ministre de la Santé François Braun avait ainsi été interrogé sur la question de ces services. « Il n'y a pas de fermetures des urgences », avait-il alors indiqué sur BFMTV, tout en appelant à cesser d'utiliser ce terme « qui fait peur », et ce, malgré des témoignages en ce sens des professionnels de santé.

Conséquences relativisées

Dans une enquête publiée début août, l'association Samu-Urgences France, que François Braun a lui-même présidée juste avant de rejoindre le gouvernement, rapportait que de multiples services d'urgences avaient fermé pendant plusieurs jours en juillet. Cette enquête s'inscrit dans un contexte d'inquiétudes des soignants quant à la capacité des hôpitaux à traverser l'été, sur fond de manque de lits et de personnel.

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Si le ministre a finalement reconnu l'existence de fermetures, il a toutefois relativisé leurs conséquences. Parmi les huit établissements fermés, un chiffre par ailleurs bien inférieur à ceux rapportés par les professionnels, « il y a quatre cliniques avec des services d'urgences publiques à proximité », a nuancé François Braun. « Il faut raison garder ». Le ministre a par ailleurs réitéré que toutes les parcelles du territoire français continuaient à disposer de services d'« urgences vitales », si besoin via des équipes mobiles du Samu.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne