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Duel Macron-Le Pen : les meilleurs débats d'entre-deux tours… dans les films et séries
Roger Carel et Michel Serrault dans "La gueule de l'autre".
Capture d'écran

Duel Macron-Le Pen : les meilleurs débats d'entre-deux tours… dans les films et séries

Politique fiction

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Ce mercredi soir, les deux finalistes de l'élection présidentielle devront convaincre les Français lors de leur affrontement sur TF1 et France 2. En attendant le spectacle, retour sur ces débats fictifs qui nous ont marqués.

C'est ce mercredi soir qu'Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'adonneront au match retour de leur débat de 2017. Les échanges seront-ils à la hauteur de la campagne… c’est-à-dire soporifiques ? Au cas où, Marianne vous propose de vous replonger dans cinq débats fictifs, sur le grand et le petit écran.

Le plus absurde

La Gueule de l'autre Pierre Tchernia, 1979

Martial Perrin (Michel Serrault), homme politique, est remplacé par son cousin et sosie Gilbert Brossard (également joué par Michel Serrault), dans un débat contre son principal opposant, Roland Favereau, le secrétaire général de l'Union des centres, incarné par Roger Carel.

Peu au fait de la politique, Brossard se livre à un affrontement absurde : « Je voudrais, pour commencer, donner un grand coup de chapeau à Martial Perrin, car sa souplesse à changer d'opinion est la souplesse d'un grand artiste », commence Favereau. « Je suis ravi que vous me posiez la question », rétorque Brossard. « Mais je ne vous ai posé aucune question… » « Nan mais faudrait savoir ! », fait mine de s'indigner l'imposteur. Le reste de l'échange est du même tonneau et s'achèvera sur une recette de pot-au-feu.

Le plus drôle

Le débat de la 5 Les Inconnus

Ce n'est pas un débat d'entre deux tours mais c'est politique tout de même. Une parodie pour se moquer de la vacuité de certains échanges politiques à la télévision. Le thème ? « La politique : Comment, pourquoi et quand ? » L'animateur, qui répond au nom de Jean-Claude Bourré, a réuni un député socialiste au nom à particule à rallonge et un député Front national d'origine maghrébine.

Ni l'un ni l'autre ne parviendront à prononcer le patronyme de leurs chefs de file respectifs, François Mitterrand et Jean-Marie Le Pen.

Le plus angoissant

Le Candidat Niels Arestrup, 2007

Candidat à la présidentielle, Michel Dedieu (Yvan Attal) s'isole à la campagne afin de préparer le débat d'entre-deux tours. Mais son manque de charisme menace de le faire s'effondrer face à son adversaire, grand favori des sondages. Le soir de la confrontation – clef de voûte du film –, Dedieu laisse planer un long silence… avant de jouer sa propre partition, à rebours des conseils des uns et des autres.

Réfléchi dans ses propos et mesuré dans son discours, il semble revêtir, au fur et à mesure du débat, les habits d'un chef d'État. Coup de grâce, enfin, lorsque son concurrent, mis au courant des problèmes cardiaques de Dedieu, tente de le piéger sur son état de santé : « J'aimerais savoir ce qu'il y a d'écrit sur la petite fiche qu'on vient de vous glisser pendant la pause », lui demande calmement le candidat face aux caméras. Dedieu sera finalement élu à l'issue du scrutin.

Le plus renseigné

Baron noir saison 3, Éric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon, 2020

L'ultime épisode de Baron noir oppose le candidat unique de la gauche Philippe Rickwaert à l'antisystème Christophe Mercier au second tour de la présidentielle. Si le premier (transfuge du PS vers le parti fictif « Debout le peuple », qui symbolise en réalité les Insoumis) affiche un programme résolument socialiste, le second (influenceur passé à la politique) prône la démocratie par tirage au sort. Un peu comme si Jean-Luc Mélenchon affrontait Beppe Grillo ou Eric Drouet. Certes, le scénario ne s'est pas du tout réalisé mais les auteurs, fins connaisseurs de la vie politique française, ont plusieurs fois vu juste dans leur description de bouleversements politiques (naufrage du PS, montée de LFI, présidente sortante « au-dessus de la gauche et de la droite », irruption de la société civile dans le scrutin…).

Le plus mauvais

Les Sauvages Rebecca Zlotowski et Sabri Louatah, 2019

Idder Chaouch est aux portes de l'Elysée. Ce Barack Obama français défend une politique de gauche et face à son adversaire de droite se refuse à brader les libertés publiques sur l'autel de la lutte contre le terrorisme. La scène du débat est à l'image de la série : ça démarre bien puis ça part en cacahuètes. Car ce qui est bradé dans l'intrigue, c'est surtout la crédibilité sur l'autel du message politique. Tout le film cherche ainsi à nous montrer que l'ultra droite et l'islamisme (nourri du ressentiment) pourraient un jour s'allier dans un dessein commun.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne