Des entreprises tricolores ont reçu ce vendredi 28 mars une lettre de l'ambassade des États-Unis leur enjoignant de renoncer à leur politique de discrimination positive. Ce même courrier a également été envoyé à des sociétés aux quatre coins de l'Europe pour s'assurer que « les fournisseurs et prestataires » du gouvernement américain « n'opèrent aucun programme faisant la promotion de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».
De la France à la Belgique en passant par l'Italie, l’Europe subit actuellement un coup de pression de la part de l’administration Trump. Ce vendredi 28 mars, le journal les Échos a révélé que plusieurs dizaines d'entreprises tricolores ainsi que des cabinets d’avocats avaient reçu un courrier de l'ambassade des États-Unis leur enjoignant de renoncer à toute forme de discrimination positive.
« Nous vous informons que le décret 14.173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quels que soient leur nationalité ou le pays dans lequel ils opèrent », peut-on ainsi lire dans ce document, consulté par le quotidien économique.
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Rappelons que ledit décret, signé quelques jours après l’investiture du président des États-Unis, le 20 janvier, fait suite à la décision de la Cour suprême de juillet 2023 sur l'interdiction de la discrimination positive dans les universités outre-Atlantique. Concrètement, les entreprises destinataires de cette lettre – évoluant dans des domaines très variés tels que la pharmacie, l’énergie ou le luxe – doivent assurer qu'elles « n'opèrent aucun programme faisant la promotion de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».
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Et ce, dans un délai très restreint, les sociétés visées n’ayant que cinq jours pour obtempérer. Sans quoi, « on risque se voir interdire de candidater aux appels d'offres du gouvernement fédéral », s’inquiète un patron, interrogé par les Échos. Mais les entreprises tricolores ne sont pas les seules à avoir reçu cette missive. Ce samedi 29 mars, le Corriere della Sera a affirmé que le courrier était également parvenu à des sociétés italiennes.
Espagne, Belgique, pays de l'Est…
De son côté, le Financial Times a révélé que la lettre avait également été envoyée par des diplomates américains en Belgique et dans « des pays de l’Est de l’UE ». L’Espagne est aussi concernée, selon un article d’El País. Au début du mois, le quotidien ibérique rapportait que l’ambassade des États-Unis en Espagne avait demandé à ses fournisseurs de certifier qu’ils n’appliquaient aucun programme « DEI » (pour diversité, équité, inclusion). Plus récemment, le même journal soutenait qu’une bibliothèque municipale de Barcelone s’était vue menacée par l’ambassade américaine d’un arrêt de ses financements en raison de sa politique de diversité.
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Outre-Atlantique, ce mouvement anti-discrimination positive est déjà bien implanté au sein des grandes entreprises. Ces derniers mois, Walmart, Paramount, Coca-Cola ou encore des banques ont tous annoncé renoncer à leur politique « DEI ». Notons également le retournement de Meta, son patron Mark Zuckerberg ayant même requis davantage « de masculinité ».