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Au Gabon, des militaires putschistes ont annoncé, ce 30 août 2023, avoir mis « fin au régime en place » du président Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d'être annoncée
Au Gabon, des militaires putschistes ont annoncé, ce 30 août 2023, avoir mis « fin au régime en place » du président Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d'être annoncée
AFP

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Putsch au Gabon : "Ces coups d’État traduisent la soif de souverainisme de l’Afrique"

Entretien

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Au Gabon, des militaires putschistes ont annoncé, ce 30 août 2023, la « fin du régime en place » du président Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir, où il avait pris la suite de son père, venait d'être proclamée. Un mois seulement après le coup d'État nigérien, comment expliquer cette vague de putschs ? Que signifie la sémantique utilisée par les militaires ? Faut-il craindre de nouvelles prises pouvoirs illégales en Afrique ? Le journaliste Antoine Glaser, coauteur du Piège Africain de Macron (Fayard, 2023), livre son analyse à « Marianne ».

Marianne : À Libreville (Gabon), les militaires s'emparent du pouvoir un mois seulement après le coup d'État nigérien, qui succède lui-même de peu à des coups de force au Burkina Faso, en Guinée ou encore au Mali. Comment expliquez-vous cette temporalité ?

Antoine Glaser : Au Gabon, le chef de la garde républicaine le général Brice Oligui Nguema – qui, comme au Niger allait sans doute être évincé par une partie du clan de Ali Bongo Ondimba – s’appuie sur les anciens pour s’imposer. Il utilise une période post-électorale pour justifier son putsch sachant très bien qu’Ali Bongo a déjà triché en 2016. Même s’il n’y a pas eu d’enquête sur les résultats de cette nouvelle élection dont ce dernier aurait remporté 64,27 % des suffrages, c’est plus facile pour le général Brice Oligui Nguema de s'imposer. Si l’opposition gabonaise a d’habitude du mal à s’entendre sur un candidat, le Gabon avait pour une fois choisi de se ranger derrière Albert Ondo Ossa pour cette élection présidentielle. L’opposition avait cette fois une chance de l’emporter.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne