Soixante ans après l’assassinat de « JFK », la piste la plus crédible mène à la mafia italo-américaine. C'est l'une des conclusions de l'enquête de Jean-François Gayraud, qui a passé dix-sept ans au contre-espionnage français avant d'officier à la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme à l'Élysée.
Marianne : Vous revenez longuement sur les circonstances de l’assassinat de « JFK », le 22 novembre 1963. Soixante ans après le crime, qu’en est-il de la thèse officielle du tueur solitaire ?
Jean-François Gayraud : Elle ne tient pas, mais s’explique par le contexte de l’époque. Élaborée en 1964 par la commission Warren, mise en place au lendemain de l’assassinat de JFK, cette thèse conclut que ce crime est le fait d’un tireur solitaire, un peu dérangé et sympathisant communiste, Lee Harvey Oswald. Elle a très vite suscité des doutes dans l’opinion publique américaine, et a même été contredite dès 1979 par une commission d’enquête du Congrès américain, la House Select Committee on Assassinations (HSCA), qui établit la présence d’au moins deux auteurs ou complices sur la scène de crime. Il s’agissait donc d’une action concertée entre plusieurs personnes, une conspiration au sens juridique du terme.